Vous venez d’être élu président du Comité Richelieu, entouré d’un bureau et d’un conseil d’administration, eux-même composés de dirigeants et dirigeantes de startups, PME et ETI innovantes, vous devez relever des défis et porter des messages ; nous avions quelques questions à vous poser :
— L’entreprise innovante est-elle bien traitée en France en 2023 ?
Il faut d’abord se demander si l’entreprise, en général, est bien traitée en France et pourquoi il est important qu’elle soit bien considérée avec une attention particulière aux startups, PME et ETI. Je dirai oui mais nous pouvons faire mieux au service de la croissance, de l’emploi et donc de chacun.
L’entreprise innovante comme certains l’entendent aujourd’hui (cf. startup nation) est bien considérée par les pouvoirs publics qui se sont penchés sérieusement sur sa situation depuis plusieurs années et encore aujourd’hui (French tech, Bpifrance, Business France, évolution favorable du statut de jeune entreprise innovante, évolution positive des règles de la commande publique et notamment jusqu’à 100 000 euros d’achat).
Il faut rappeler que l’innovation se trouve aussi tout particulièrement dans les PME et les ETI notamment industrielles qui se situent partout sur le territoire national. Ne pas l’oublier c’est commencer à s’y intéresser. De ce point de vue, la prise de conscience sur l’importance de favoriser l’industrie en France est une bonne chose. Il faudra néanmoins être attentif à ce que les récentes orientations stratégiques telles que l’industrie verte et la décarbonation intègrent bien les spécificités de ces PME et ETI.
— Quels sont les challenges que doit relever le Comité Richelieu au service des startups, PME et ETI innovantes ?
Le Comité Richelieu a un objet simple et clair : être au service du développement des startups, PME et ETI innovantes françaises et porter leur voix à tous les niveaux des pouvoirs publics, du Gouvernement au Parlement.
Les challenges concernent :
- L’évolution de la réglementation de telle manière à ce qu’elle favorise ce développement,
- La relation des startups, PME et ETI innovantes avec leurs clients qu’il s’agisse de grands groupes privés ou d’acheteurs publics,
- Le renforcement de la compréhension de la diversité de situations et du rapport au temps entre les acteurs de l’écosystème de l’innovation : laboratoires de recherche, grands groupes, collectivités, services de l’Etat, administration fiscale, Parlement, entreprises…,
- Le financement des entreprises innovantes en général et en particulier celles qui interviennent dans les domaines de souveraineté notamment celui de la Défense,
- L’assurance que les lois et réglementations qui soutiennent les objectifs de développement durable prennent bien en compte les spécificités des startups, PME et ETI innovantes.
— Quelles sont les priorités du Comité Richelieu pour les trois années à venir ?
• Le Comité Richelieu est légitime quand il parle d’innovation et il doit le rester. Sa force et cette légitimité reposent sur la mobilisation des startups, PME et ETI qui rejoignent le Comité en tant que membres et par le fait que les thématiques portées par le Comité soient celles que vivent leurs dirigeants au quotidien. Plus nous serons nombreux, plus nous serons légitimes et utiles.
• Poursuivre le développement des collaborations avec les acteurs de l’innovation dans les territoires comme nous le faisons depuis plusieurs années avec l’observatoire de l’innovation.
• Maintenir et renforcer le dialogue utile et constructif établi avec les pouvoirs publics (administration, Parlement et Gouvernement) depuis plusieurs années.
• Installer dans le paysage de l’innovation notre programme Booster start à destination des Startups.
• S’agissant d’une mission spécifique et historique au Comité Richelieu, je souhaite que le Comité demeure l’interlocuteur privilégié « PME de défense » de l’Etat dans ce secteur bien particulier qui fut d’ailleurs à l’origine de la création du Comité Richelieu en 1989 avant de s’élargir à tous les secteurs innovants.